J’ai accepté de tout perdre par amour
Bac à 15 ans , École de commerce , très belle relation stable, symbole de réussite dans la famille. Puis un jour Dieu m'appela… et tout changea !
Mon Parcours Personnel
“Si l’Eternel ne bâtit la maison les bâtisseurs travaillent en vain”
Je viens d'une famille nombreuse, avec des parents catholiques qui valorisaient l'excellence dans l'éducation, ma mère étant elle-même enseignante. Très studieuse, j'obtenais d'excellentes notes à l'école et, grâce à mon talent vocal, j'étais la soliste principale de la chorale pour enfants.
Je n'avais jamais connu l'échec, et mon nom était souvent cité en référence. J'ai grandi en m'appuyant sur la performance, et il faut admettre que cela portait ses fruits, vu la rapidité et la croissance de ma progression dans la vie.
J'ai obtenu mon baccalauréat à 15 ans et demi, mais cela m'a transformée en une personne méprisante, orgueilleuse et rabaissante envers les autres.
Ma vie était relativement calme, couronnée de succès selon les critères du monde. En septembre 2018, j'ai posé définitivement mes valises en France. Rapidement, j'ai commencé une relation avec un ami d'enfance, et nous étions perçus de l'extérieur comme un couple idéal, admiré de tous.
Je vivais chez ma sœur, qui avait déjà donné sa vie à Christ et écoutait en permanence du "Elevation Worship".
Inconsciemment, ces mélodies et paroles que je fredonnais agissaient déjà en moi, et j'ai commencé à ressentir une gêne. Une forte gêne : un mélange d'inconfort, de mal-être, de tristesse et de ras-le-bol, mais surtout, je me sentais perdue.
J'écoutais les titres "Océan" et "Amazing Grace" et, sans comprendre pourquoi ni comment, je ressentais une présence et une chaleur que je n'avais jamais expérimentées auparavant.
Ce n'était plus ma sœur qui faisait de la louange sans relâche à la maison, mais c'était moi qui passais désormais mes journées dans cette atmosphère. Ma sœur se connectait également à des formations au sein d'une communauté pentecôtiste, et j'ai décidé de m'inscrire à cette formation également.
Plus je m’approchais de Dieu , plus j’avais du dégoût pour ces choses que j’aimais tant avant…
Dieu décida donc de faire un chantier dans ma vie , mais pour cela il fallait déconstruire ce qu’il n’avait pas construit, puis reconstruire sur Ses fondations.
Dieu cassa le 1er pilier : mon Héritage familiale
Ça commença par la religion, il faut dire que dans ma famille le catholicisme est perçu comm un héritage… y renoncer, c’est renoncer à l’héritage éducatif. Je partais encore à la chapelle à côté de la maison de ma sœur, et pendant toute la messe, je me demandais ce que je faisais là.
Pendant des mois, j’ai résisté, jusqu’au jour où, n’en pouvant plus, je décidai de mettre un terme à cela et de ne plus y aller.
C’est ainsi que, née et ayant reçu les sacrements de baptême, de communion et de confirmation à l’église catholique, j’entrepris d’aller dans une relation inconnue : une intimité où Dieu que je croyais connaître me montra jour après jour des facettes de Lui.
Mon père, très déçu par mon acte, n’hésita pas à me faire connaître son ressenti très durement, et moi qui étais très proche de lui et qui jusque-là ne l’avais jamais vraiment irrité, je le voyais comme une fracture dans notre relation.
Mon père me demanda de revenir au catholicisme car il considérait que j’étais dans le faux en voulant suivre “un faux dieu”.
Trop tard… J’avais goûté à quelque chose de divin et même pas l’autorité de mon père ne pouvait me séparer de cela. Ça a été dur, vraiment dur pour moi, mon père était mon meilleur ami, toujours là pour moi, et savoir qu’il considérait cet acte comme un échec dans sa vie me transperça le cœur : Mais j’avais une soif et j’étais résolue à poursuivre cette nouvelle relation avec Dieu.
Dieu cassa le 2e pilier : ma relation amoureuse
Alors qu’en début d’année avec mon copain, l’un des objectifs était d’officialiser notre relation, un matin je me réveillai avec la boule dans le ventre et le même verset :
"Si l’Eternel ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain."
Je suis rentrée dans un argumentaire avec Dieu… mais la posture de Dieu semblait être ferme : trop peureuse pour assumer, je commençai à être effacée dans la relation, à lui dire que je ne voulais plus rien de déplacé, même pas un bisou sur la bouche…
Puis je me suis dit que j’allais le changer. Je mis des temps de méditation et je croyais qu’avec ça, Dieu allait changer d’avis. Mais non, toujours pas.
Intérieurement, je ne comprenais rien. Il était pourtant une bonne personne : il était la personne qui me connaissait et comprenait le mieux. Je pouvais m’appuyer sur lui et il était toujours disponible.
J’avais peur de la solitude, j’avais peur de le perdre et j’ai compris que la place qu’il occupait n’était pas légitime et c’était malsain.
Alors je pris mon courage avec l’aide de ma sœur et je mis un terme à cette relation, ce qui signifiait perdre aussi un ami d’enfance.
Personne ne comprenait, il était respectueux, on était beaux… il voulait se marier, mais moi je voulais Dieu et dans cette nouvelle marche avec Dieu, il ne voulait pas que je vienne avec des bagages. Il n’avait besoin que d’une seule chose : moi, mon cœur.
Je fis d’abord des mois dans la tristesse, je ne comprenais pas pourquoi Dieu m’avait demandé de mettre un terme à cette relation.
Sa mère m’appela pour me demander de reconsidérer la relation. Elle était déjà comme une mère pour moi. Mais je savais au fond de moi que ce que j’allais vivre avec Dieu méritait que je laisse ce pilier s’écrouler sous mes yeux.
Des mois après, rongée par la solitude, je rappelai mon copain et je lui dis que j’avais tort, que c’était une mauvaise idée de ma part, et que je regrettais tout. À sa grande joie, on se remit ensemble, mais cet acte me permit de comprendre pourquoi Dieu m’avait demandé de quitter la relation.
Il se mit à me tromper. Il était différent, je découvrais un visage de lui que je n’avais jamais vu.
Au lieu de partir dignement comme Dieu le voulait, cette tromperie me fit partir en morceaux, car cette trahison était comme un marteau qui me brisa en petits morceaux.
C’est ainsi que, brisée, je retournai vers Dieu en regrettant amèrement d’être repartie vers ce qu’il m’avait dit de laisser.
Dieu s’attaqua au 3e pilier : Le travail
Petit mon père me répétait : ton premier mari c’est le travail… il y avait comme une pression dissimulée de réussite qui m’était donnée.
Pour moi, ma valeur se trouvait dans le travail que je faisais, la boîte où je travaillais… Quand je me présentais ou quand quelqu’un se présentait, j’accordais le plus d’importance à son métier, l’entreprise où il travaillait, son statut…
Ayant toujours bossé dans les plus grandes boîtes à l’international et dans le secteur du luxe… je pouvais me sentir supérieure à ces personnes qui étaient dans de petites sociétés...
Mais la parole déclare que : "Dieu résiste aux orgueilleux."
Pendant plus d’un an, j’avais l’un des meilleurs CV de l’école et je fus la seule à ne pas avoir trouvé de travail. J’ai pleuré, je me cachais en refusant tout restaurant sympa avec mes anciens camarades et mes amis car j’avais peur de la fameuse question : Alors, tu deviens quoi ?
Selon moi… je ne devenais justement rien ! J’avais l’impression qu’on me prenait ma valeur.
Mes journées étaient vides : je n’avais ni un copain, ni mon père pour parler pendant des heures au téléphone, ni le travail, et je me cachais de mes amis : mes journées étaient longues avec moi-même : il fallait que je m’affronte. Que je découvre qui je suis.
Dieu s’attaqua au dernier pilier : Moi
Oui, moi, mon orgueil, mes raisonnements : j’étais égoïste, mon image comptait. À la fin de la journée, il n’y avait que mes intérêts.
Toutes mes motivations tournaient autour de moi : j’étais le centre.
Pendant mes temps de prière, j’aimais beaucoup dire à Dieu que je l’aimais. Un soir, n’en pouvant plus du désert dans lequel je passais, j’éclatai en sanglots en disant à Dieu que je détestais ma vie, qu’elle était vide et que je ne comptais pas à ses yeux…
Après des minutes en larmes, il y eut un silence et à l’intérieur de moi, j’ai ressenti comme de la tristesse. Et au fond de moi, je vis comme la nudité de mon cœur : je n’aimais pas Dieu; j’aimais sa main, ce qu’Il pouvait faire.
Mais s’il décidait de ne rien faire, serais-je toujours là ? Est-ce que cet amour n’était pas calculé ? Avais-je compris le sens de souveraineté et de Seigneur ? Je demandai pardon à Dieu et depuis ce jour, je décidai d’être dans une relation intentionnelle.
Je lui demandai ce qu’il aimait, son langage d’amour : je compris en méditant que son langage d’amour, c’était mon obéissance, l’amour que j’ai pour mon prochain, de prendre soin de son troupeau, de gagner des âmes pour lui.
En gros, tout ce que je n’avais pas l’habitude de faire…
C’est ainsi que je vis ces piliers tomber sous mes yeux… un après l’autre et en face, il n’y avait plus rien : juste moi, mon cœur, mes larmes et Dieu. Je me demandais ce que j’avais fait, pourquoi moi ?
Dieu commença par mon identité. Qui suis-je ? Je me suis rendue compte que je ne me connaissais pas, que ce que je disais aimer ou ne pas aimer était la somme de ce que l’éducation et la société avaient imprégné en moi tout au long de ma vie.
Je constatais que mon identité avait été modifiée par beaucoup de choses et la seule phrase dans ma bouche pendant des mois était : Seigneur, répare-moi.
Oui, j’avais l’impression d’avoir été broyée, que plusieurs couches et surcouches s’étaient rajoutées au fond de moi et je voulais juste connaître cette créature merveilleuse que Dieu dit que je suis.
J’ai passé des nuits, des journées à supplier Dieu de me réparer. Moi qui étais imbue de ma personne, aujourd’hui je sais que tout m’a été donné non pas par la sueur ni par le mérite, mais par la grâce.
J’ai appris à rendre grâce dans les petites choses, pour l’air, la maison, les arbres, le vent, le soleil…
J’ai appris à contempler Dieu, non pas pour sa main ni pour ce qu’il fait, mais pour Son amour :
car quand je réalise comment Dieu a mis tout en œuvre pour me sauver, aucune autre personne n’aurait pu faire ce sacrifice.
Mes temps de communion sont désormais vrais. Il faut dire que la relation avec Dieu s’est construite avec des montagnes russes émotionnelles, mais dans Sa présence, je suis moi. Je lui ouvre mon cœur et il y met son souffle qui me ravive.
J’ai certes perdu tout ce qui avait de la valeur pour moi, mais j’ai gagné un trésor : Jésus !
Aujourd’hui, mon identité en Christ est imprégnée dans mon cœur, j’ai une merveilleuse communauté qui est ma famille, j’ai fait de belles rencontres et professionnellement parlant, le travail constitue l’un des nombreux canaux pour atteindre les buts de Dieu.
Ma période sans emploi a été un désert où j’ai appris à me connaître. Seule avec Dieu, il a réparé mon cœur et je suis comme vivante de nouveau.
La relation avec ma famille s’améliore, mais je ne m’inquiète de rien car je sais qu’il est au contrôle.
Ma valeur n’est plus dans le métier, l’entreprise, mais plutôt dans l’impact que chaque action a sur la vie des personnes.
Dieu a tourné mon regard vers les autres, les âmes, et mon souhait, c’est d’apporter la lumière de Christ à ces personnes qui ne le connaissent pas encore : car aucune vie ne mérite d’être vécue sans Lui.
Si c’était à refaire, je le referais !
Jessie Helga